Janvier 1898



N° 111


Séance du 12 Janvier 1898



Le cuirassé allemand « Oldenburg » est arrivé le 5 Janvier et a débarqué à La Canée, le 7, un détachement de 20 marins et 2 officiers pour remplacer les hommes et l'officier que le croiseur « Kaiserin Augusta » a repris à son départ le 19 Novembre 1897.

Le pavillon allemand a été re-hissé au bastion de La Canée.

Le Commandant Wahrendorff, de « l’Oldenburg », est présent pour la première fois à la séance des Amiraux.

Les Amiraux et Commandants supérieurs, informés du jugement rendu par la Commission militaire internationale, condamnant aux travaux forcés à vie le nommé Zizidaki Jean, décident que ce condamné sera provisoirement incarcéré à Spinalonga.

À bord du « Sicilia », à La Sude, le 12 Janvier 1898

Le Commandant allemand signé : Wahrendorff
Le Commandant Supérieur de la Grande-Bretagne signé : Enry O’Barry
Le Contre-Amiral russe signé : P. Andreeff
Le Contre-Amiral français signé : Ed. Pottier
Le Contre-Amiral austro-hongrois signé : Hinke
Le Vice-Amiral italien signé : N. Canevaro

Oldenburg

L'Oldenburg



N° 112


Séance du 17 Janvier 1898



Les Amiraux ayant été informés que des livres, venus de France à l'adresse d'un libraire de La Canée, ont été saisis par la douane de La Canée et envoyés à Constantinople, sous le prétexte que le contenu pouvait porter ombrage à la dignité des fonctionnaires ottomans, décident :

Le droit de censure en ce qui concerne les publications qui arriveront dans l’île de Crète sera exercé par le Gouverneur, lorsque ces écrits seront rédigés en langue turque ou grecque, mais la même censure ne pourra être prononcée qu'avec le consentement du Commandant militaire international lorsqu'il s'agira d'ouvrages écrits dans une autre langue.

D'après une lettre envoyée par le Colonel Chermside et communiquée par l’Amiral Harris, la situation à Candie deviendrait plus mauvaise.

Dans l'intérieur même de la ville, des bachi-bouzouks armés se livrent au pillage et au vol, sans que le Gouverneur ottoman de la Province puisse les arrêter.

Déjà, les Amiraux ont signalé au Gouverneur Général le danger qui résulte de cette indifférence de l'autorité ; ils prient aujourd'hui leur doyen de demander au même Gouverneur Général que Chifky-Bey, Gouverneur de Candie, soit remplacé dans ses fonctions.

À bord du « Sicilia », à La Sude, le 17 Janvier 1898

Le Commandant allemand signé : Wahrendorff
Le Contre-Amiral russe signé : P. Andreeff
Le Contre-Amiral de la Grande-Bretagne signé : R. Harris
Le Contre-Amiral français signé : Ed. Pottier
Le Contre-Amiral austro-hongrois signé : Hinke
Le Vice-Amiral italien signé : N. Canevaro




N° 113


Séance du 23 Janvier 1898



Dans une lettre adressée aux Amiraux, le Gouverneur Général les informe que 24 bachi-bouzouks armés, qui franchissaient le cordon autour de Candie, ont été arrêtés par les troupes ottomanes et incarcérés.

Le Gouverneur ayant demandé que ces 24 hommes soient conduits en prison à La Canée, les Amiraux décident que par les soins de l'Amiral anglais, 20 d'entre eux y seront amenés et que les 4 autres, signalés comme leurs chefs par le Gouverneur lui-même, seront conduits à Spinalonga.

Dans la même lettre, Son Excellence Ismaïl Bey demande que les troupes anglaises fassent la police de la ville de Candie, comme les troupes internationales l’assurent à La Canée.

Il lui sera répondu dans les termes suivants, au nom des Amiraux, par leur président.

Monsieur le Gouverneur Général,

J'ai l'honneur de vous accuser réception de la lettre dans laquelle Votre Excellence m'annonce que 24 musulmans ont été arrêtés par les troupes ottomanes au moment où il franchissaient, en armes, le cordon autour de Candie.

Conformément à votre désir, ces individus seront incarcérés à La Canée et les quatre qui sont signalés comme les meneurs seront provisoirement détenus à Spinalonga.

Leur arrestation, même, démontre que les troupes ottomanes sont parfaitement suffisantes pour assurer la sécurité publique dans Candie, et leur tâche deviendra de plus en plus facile, à mesure que s'opérera le désarmement des irréguliers ordonné en Septembre par Votre Excellence.

J'ajoute que ce désarmement ne peut avoir aucun inconvénient pour la population musulmane, qui sera toujours protégée par les troupes régulières de Sa Majesté Impériale le Sultan.

Les troupes anglaises, si le besoin s'en faisait sentir, n'hésiteraient pas, d’ailleurs, à prêter leur concours pour rétablir l'ordre troublé, ou pour défendre les habitants de la ville d'attaques du dehors, comme cela a été promis, mais ces éventualités ne se présenteront pas, si Votre Excellence, en faisant désarmer les bachi-bouzouks, supprime l'unique cause pouvant provoquer les désordres ou des représailles de la part des Chrétiens insurgés.

Or, l'arrestation de 24 d'entre eux, qui a vraisemblablement amené la saisie des armes dont ils étaient porteurs, est un commencement d'exécution des instructions données en Septembre, et il n'est pas douteux qu'avec la volonté ferme de les exécuter, on arrive à bref délai, au désarmement général de tous les irréguliers

À bord du « Wien », La Sude, le 23 Janvier 1898

Le Commandant allemand signé : Wahrendorff
Le Contre-Amiral russe signé : P. Andreeff
Le Contre-Amiral de la Grande-Bretagne signé : R. Harris
Le Contre-Amiral français signé : Ed. Pottier
Le Contre-Amiral austro-hongrois signé : Hinke
Le Vice-Amiral italien signé : N. Canevaro

Crète - Occupation Internationale